Éducatrice spécialisée pendant plus de 20 ans pour l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté, Myriam Pages a récemment été recrutée – après une formation en ressources humaines – pour favoriser l’intégration, au sein de son équipe, de personnes en situation de handicap. Choisie comme référente handicap, une mission qu’elle mène de front avec ses fonctions, Myriam veut lutter contre les stéréotypes accolés aux personnes handicapées et qui retiennent parfois les employeurs de les recruter.
Les difficultés que ces collaborateurs peuvent rencontrer dans la vie professionnelle ne sont pas liées à un défaut de compétences ou à un manque de connaissances. « Ce sont des collaborateurs capables, au même titre que les autres », souligne-t-elle. Ces collaborateurs ont parfois besoin, pour bien s’intégrer au sein de l’entreprise, d’aménagements spécifiques concernant notamment les horaires, l’espace ou la mise à disposition d’un matériel adapté. Myriam Pages, qui est elle-même atteinte de surdité, utilise ainsi pour ses appels l’application Roger Voice, une nouvelle solution qui retranscrit la conversation par écrit et permet aux sourds et malentendants d’utiliser le téléphone. Avec l’écrit et les nouvelles technologies, « je gagne en efficience et en productivité », assure-t-elle.
Chargée des ressources humaines, Myriam Pages sait lire sur les lèvres, a une sensibilité accrue au langage non-verbal et un sens de l’observation très aiguisé qu’elle met également régulièrement à profit.
« Les choses ont énormément évolué mais il reste des progrès à faire », remarque-t-elle. La présence du handicap au sein d’une équipe peut être déstabilisante, elle forme un a priori dont il faut prendre conscience et impose de modifier ses habitudes de communication en appliquant des règles de bon sens et de politesse. Il est en effet plus aisé à Myriam Pages de participer à une réunion si l’ordre du jour est suivi, si chaque participant s’exprime en veillant à son élocution et en respectant la parole d’autrui.
S’ouvrir au handicap nécessite ainsi de revenir à une relation plus humaine et moins brutale, en somme d’adopter une attitude profitable à l’ensemble du Groupe.
Myriam en est convaincue : « Soigner le client, c’est aussi soigner ceux qui le servent ». Afin que ses managers et ses collaborateurs adhèrent à ses convictions et partagent les valeurs de bien-être et l’égalité de traitement, le groupe Butagaz veut porter ses efforts sur la sensibilisation. En tant que référente handicap, Myriam préconise l’accompagnement en amont par des cabinets spécialisés afin de définir une politique handicap adaptée à chaque filiale de l’entreprise, la communication, le sourcing ainsi que le mentorat.
Ce suivi est déjà mis en place dans certaines filiales et s’étendra prochainement sur l’ensemble du Groupe afin d’augmenter le vivier de candidats qualifiés en situation de handicap et permettre à ces derniers de mieux s’identifier, dans une entreprise où il fait bon vivre.