Site emblématique, l’usine de remplissage de gaz d’Aubigny-sur-Nère, dans le Cher, n’a pas que l’excellence industrielle comme cheval de bataille. Il travaille à entretenir et à augmenter encore et toujours la culture sécurité des opérateurs qui en sont devenus les promoteurs au quotidien.
Considéré comme le plus moderne et le plus sûr d’Europe, le site d’Aubigny-sur-Nère est le seul à pouvoir prendre en compte l’ensemble de la gamme de conditionnement de bouteilles de gaz, en particulier la Viseo et le Cube. Il est aussi classé SEVESO (une appellation relative à la manipulation, la fabrication, l’emploi ou le stockage de substances dangereuses) et ATEX (pour atmosphère explosive). Il affiche un autre score, celui dont il est, peut-être, le plus fier : n’avoir déploré aucun accident avec arrêt du personnel depuis 40 ans. « Les règles de sécurité sont très strictes », confirme Jonathan Amour, employé de Butagaz depuis 4 ans en tant qu’ouvrier d’exploitation et cariste. Affecté à la chaîne de remplissage, il est habitué à changer de poste : l’organisation vise à éviter toute forme de routine susceptible d’occasionner une baisse de vigilance. « D’abord, je qualifie les bouteilles, c’est-à-dire que je vérifie si elles ont subi un choc ou si elles sont aptes à être remplies pour partir chez un client.
Je m’assure de la présence du logo à flamme, qui notifie que le produit contenu est dangereux. Toutes les étapes, du remplissage à la pose du joint et du chapeau, en passant par le capsulage, sont soigneusement contrôlées, la détection de fuite occupant une part importante de ce contrôle », explique Jonathan Amour.
Si la sécurité du consommateur conditionne la conformité du produit, celle des employés l’est tout autant. Montres connectées et téléphones portables sont interdits dans l’enceinte de l’usine pour prévenir tout risque électrostatique. Les EPI (Équipements de Protection Individuelle) comptent des gants et des chaussures de sécurité devant parer à la chute d’objets lourds, une tenue complète résistant au feu ainsi que des lunettes servant à protéger les yeux d’une éventuelle projection de gaz. Le personnel bénéficie par ailleurs de formations dédiées, comme celle effectuée récemment par Jonathan Amour, portant sur les différents types de feux et sur le maniement de la lance à incendie. La vie professionnelle des opérateurs est aussi jalonnée par les réunions “sécurité” qui se tiennent 2 à 3 fois par mois. Si un membre de l’équipe est absent à l’une d’entre elles, il doit, à son retour dans l’entreprise, émarger les documents qui rendent compte de leur contenu après en avoir pris connaissance. À ce cycle s’ajoutent les réunions “Flash” provoquées au moindre accident dans le Groupe, que celui-ci soit intervenu sur un autre site, voire dans le périmètre d’un autre métier. L’étude de cas est exposée aux opérateurs qui sont sollicités pour identifier le manquement survenu et rappeler les bonnes pratiques en la matière. « Ça nous remet les règles de sécurité bien en tête et ça nous permet d’être constamment en alerte », témoigne Jonathan Amour.
Le dernier volet du thème “la sécurité au travail” s’intitule “la vigilance partagée”.
Il consiste à étendre aux collègues et à toute personne présente sur le site l’attention portée à la sécurité individuelle. Lorsque Jonathan Amour a signifié à un conducteur que le boulon d’un pneu de son camion était dévissé, ce qui a eu pour effet d’immobiliser le véhicule, il s’est inscrit dans cette démarche : « Je n’aurais pas forcément osé le dire avant d’y être sensibilisé », confie-t-il. En matière de sécurité, l’équipe d’Aubigny-sur-Nère n’est pas près de s’endormir sur ses lauriers.